Les hématomes crochus


Au stade embryonnaire

Avant Aubry L’Homer

Moi j’étais playmobil ordinaire

Je construisais des villes

Tranquille à domicile

Et j’avais dans les mains l’univers.

Mais j’ai fait le blasé

Et l’univers blessé

M’a délaissé dans l’adolescence

Où les filles sont aveugles

Et vous prennent pour un meuble

Quand vous n’avez pas assez d’aisance.

 

   Jusqu’à celle qui me dit viens

   Viens me donner la main

   Pour un bout de chemin

   Sans lendemain

   Puis me dit : "restons amis"

   Comme une poire j’ai dit oui

   Mais entre nous il n’y a plus

   Que des hématomes crochus

 

J’aimerais que le temps passe

Comme un coup d’essuie-glace

Effaçant mes sanglots, mais voilà

Le temps passe sa gomme

Sur la douleur des hommes

Et dans les cœurs la gomme laisse des traces

Pour sortir du placard

Et plaquer mon cafard

Moi j’écris des chansons des histoires

Je te prends dans mes bras

Je te serre contre moi

Mais tu restes de bois ma guitare

 

   Pas comme celle qui me dit viens

   Viens me donner la main

   Pour un bout de chemin

   Sans lendemain

   Car je dis : "restons amis"

   Elle dit non c’est fini

   Elle a raison il n’y a plus

   Que des hématomes crochus

 

Les garçons sont des gosses

Et les filles si précoces

Ca me met dans tous mes états d’âme

Je jouais à peine aux billes

Que déjà toutes les filles

Avaient appris à jouer aux dames

 

   Mais aujourd’hui je m’en remets

   Je m’en remets à toi

   Mon amour ma faiblesse et ma force

   Je me sens désormais

   Je me sens désarmé

   Désarmé

   Tu m’emmènes en voyage de gosses

   Jour après jour

   En voyage de gosses.

 

 

Chanson extraite de l'album "Cet air" - 2008